« SERPENTARD ! » Le Choipeaux avait à peine hésité. En fait, à peine posé sur la tête de la jeune fille, il avait décrété qu’elle irait chez les verts et argents. Elle fut accueillie par des acclamations de la part de la table de sa nouvelle famille et des huées de la part de l’autre bout de la Salle. Elle les ignora cependant royalement. Elle se fichait pas mal de ce que pensaient les autres. Rejoignant donc les Serpentards, elle s’installa à côté d’un jeune homme aux cheveux bruns épais et aux yeux brillants. Il avait un sourire moqueur sur les lèvres. « Salut. » Dit-il avec un grand sourire, pas très net soit dit en passant. Elle lui répondit par un sourire tout aussi moqueur. Elle n’allait pas se faire avoir par un troisième année de la sorte. « Tu t’appelles comment ? » « Si tu avais écouté tu le saurais. » Il parut amusé de la témérité de la jeune femme mais n’insista pas, préférant demander à son voisin de gauche. « Raphaël c’est ca ? Moi c’est Sam. Bienvenue chez les Serpentards. » « Merci Sam. »

C’était un soir dans la Salle Commune des Serpentards, il devait être vingt trois heures, voir plus, Raphaël était en troisième année. « A toi Raph’. » « Sam. Action ou vérité ? » « Action. » « J’espérais que tu allais dire ca. » Il éclata de rire et se jeta sur la jeune fille pour lui pincer les hanches ce qui lui arracha un petit cri de surprise. Elle avait grandi la petite femme qui tenait tête aux plus grands qu’elle. Elle était devenue belle et son caractère s’était affirmé. Elle était la meneuse de leur petit groupe et personne n’osait jamais lui tenir tête. Personne ? Si. Il y avait bien Sam qui n’avaient pas perdu de son tempérament fonceur.

Ils étaient installés à une table des Trois Balais, juste Sam et Raphaël. Il la regarda dans les yeux et prit une grande inspiration. Cela ne lui ressemblait pas, il fonçait, sans réfléchir aux conséquences et donc ne prenait pas de grandes inspirations. C’était un fait. « Bon. Je ne sais pas trop comment t’annoncer ca. » « Arrête, Sam je sais que tu ne fais jamais rien sans savoir ou tu vas et comment t’en sortir alors va droit au but. » « Bien. Tu sais qu’on est pas fait pour être ensemble. On est pas fait pour être avec quelqu’un tout court. Je t’aime bien, Raph’, vraiment mais je ne suis pas fait pour l’amour et toi non plus. On est pareils toi et moi, on détruit les gens c’est tout. On vit pour nous et notre avenir, pas pour celui des autres. L’amour ca n’existe pas, c’est une utopie. » « C’est une manière de dire que tu romps c’est ca ? » « On n’a jamais réellement été ensemble. » Il lui sourit et sortit du pub, laissant un Raphaël pas vraiment triste, encore moins surprise.
Elle s’y attendait de toute manière. Elle savait, au début de leur relation, que cela ne durerait pas. Mais ca avait duré, un an. Ils étaient sortis ensemble dans le plus grand secret, se retrouvant dans des endroits déserts. Seuls leurs proches amis avaient su pour eux. Elle savait qu’il ne fallait s’attendre à rien avec Sam parce qu’elle le connaissait mieux que quiconque, rien ne comptait plus pour lui que son avenir et lui-même. Parce qu’avant d’être sa petite amie, elle avait été sa meilleure amie, sa confidente. Mais elle devait l’avouer, elle était tombée désespérément amoureuse de lui. Mais il l’avait dit, elle n’était pas faite pour l’amour. Et il venait de lui prouver. C’est donc a partir de sa quatrième année que Raphaël a cessé de croire en l’amour parce que cela ne vous apporte jamais rien de bon.

Le temps passa, Raphaël grandit et continua d’ignorer royalement l’amour. Mais c’est connu, plus on évite quelque chose plus cette chose risque d’entrer dans votre vie à l’improviste. Elle n’avait jamais remarqué ce jeune homme au paravent. En fait elle ne remarquait plus grand-chose, parce qu’au fond d’elle il y avait toujours Sam qui la hantait. Elle avait toujours de foutu désir au fond d’elle, cette envie qu’il l’aime mais elle ne l’avouerait pour rien au monde, il ne fallait rien attendre de Sam. Jamais. Ils se retrouvaient parfois dans le placard à balais en souvenir du « bon vieux temps » mais rien de plus. Mais revenons à ce fameux jeune homme. Il était à Poufsouffle, elle était à Serpentard. Il était timide, elle était avenante, il était solitaire, elle était populaire, il était sérieux, elle ne l’était pas, il était sensible, elle était forte. Bref ils étaient le jour et la nuit et pourtant. Raphaël trouva le moyen de tomber amoureuse de Nathaniel. Elle ne savait pas comment c’était arrivé mais c’était arrivé. Elle était tombée amoureuse une seconde fois.

Et puis Sam était revenu dans sa vie. Malheureusement, elle ressentait encore quelque chose pour le jeune Serpentard, parce que notre premier amour le reste pour toujours comme dirait Mary. C’est pourquoi lorsque Sam vint lui demander de la retrouver dans une salle de classe déserte, elle ne chercha même pas à résister. Elle ne pensa pas, elle le rejoint. Mais sa vie bascula à nouveau lorsque la porte de la salle s’ouvrit à la volée, dévoilant un petit groupe d’élèves au sourire entendu. Evidemment, ils s’étaient bien rincé l’œil. Raphaël attrapa sa chemise et l’enfila rapidement. Elle n’était plus capable de pleurer depuis longtemps mais si elle avait pu, elle l’aurait fait. Le lendemain, ce n’étaient pas les regards amusés de ses amis ou encore ceux, détestables des élèves anonymes qui l’avaient le plus blessé. Le seul regard qui l’ait atteint fut celui, blessé, de Nate.

Et comme si tout cela n’avait pas suffit, il avait fallu qu’elle meurt, elle. Brisant tous ses espoirs d’avenir. Mais elle fut heureuse d’apprendre qu’elle ne fut pas la seule et qu’elle n’était pas partie pour de bon. C’est donc sous le nom de Daveigh qu’elle revint. Répartie à Gryffondor, elle n’avait que des souvenirs flous de son passé. Elle se souvint de Nate lorsqu’elle le croisa dans un couloir, elle avait alors tenté de s’excuser, de lui dire à quel point elle était désolée mais il l’avait snobé. Lui ! Lui qui était si gentil, si doux, si tendre bien que brisé. Elle n’en croyait pas ses yeux ni ses oreilles.

Elle l’avait poursuivit, avait tenté de lui parler mais il l’ignorait jusqu’au fameux jour où il commença à l’insulter sans aucunes raisons, juste parce que c’était comme ca. C’en était trop. Daveigh avait sorti sa baguette et l’avait pointé sur le jeune homme. « Tu arrêtes ca immédiatement ! » « Depuis quand tu me donnes des ordres Alvarez-Wright ? » Ca l’avait scotché au sol, elle en serait tombée s’il ne l’avait pas retenue avant de presser ses lèvres contre les siennes. Elle n’avait pas cherché a l’arrêter parce qu’elle l’aimait. Elle était toujours aussi amoureuse de lui mais il ne se souvenait pas d’elle. Elle s’en fichait, temps qu’elle pouvait être avec lui. Mais au fond ca lui faisait mal, elle était tombée amoureuse deux fois et par deux fois elle s’était fait rejetée. Merlin s’acharnait donc sur son sort ? Etait-il si cruel ? Jamais deux sans trois avait un jour dit Sam avant de lui arracher sa robe de sorcière. Jamais deux sans trois, peut être le troisième serait-il le bon ?