Je m’appelle Jaymie Hexington, certains de mes amis m’appellent Jay mais je doute fort que vous fassiez partie de mes amis alors un conseil, ne tentez pas. J’ai poussé mon premier cri, un petit matin, celui du deux décembre mille-neuf-cent-quatre-vingt-treize à Ste-Mangouste, vu comme ça, j’avoue que ça remonte un peu…à dix-sept ans en fait. J’ai failli être un garçon, vous savez. James Hexington, ça sonne bien, sauf que je suis une sorcière. C’est ce que mon paternel n’a toujours assimilé. J’ai vécu dans le bonheur, j’ai LA vie magnifique dont chacun pourrait rêver. J’aime ma famille et mon père est un modèle pour moi. Et je suis aussi très souvent ironique. On ne peut pas dire que j’ai été élevée dans la misère et dans la pauvreté. Merlin soit loué, bien au contraire ! Je suis née, comme qui dirait, avec une cuiller en argent dans la bouche. Dieu sait comment mon père a gagné cet argent (même si je sais que cela vient souvent de ces magouilles pas très honnêtes) mais pour ne pas mentir, je me fiche un peu de ce qu’il fait, il n’est jamais à la maison et je crois que c’est mieux comme ça. Ma mère est morte juste à ma naissance, ce qu’il fait que mon père me déteste doublement !

Je n’ai jamais aimé mon père et je crois que c’est réciproque. Malheureusement, je n’ai jamais eu de famille, autre que lui. Ni d’amis. Il me cachait aux yeux des gens car il avait honte de moi, ce qu’il fait que je n’ai trouvé refuge que dans les livres. ‘Papa’ cédait à mes moindres caprices tant que je ne l’embêtais pas avec ma voix parce qu’il détestait m’entendre parler. J’avais la même voix que ma mère et m’entendre émettre un seul son était surement douloureux pour lui. J’avais pitié de lui, il devenait fou de jour en jour, surtout avec son patron qui le faisait sans cesse tourner en bourrique. J’aurais pu être une âme charitable et le soutenir dans cette mauvaise passe mais il n’avait que ce qu’il méritait. Il n’avait jamais fait attention à moi et m’avait laissé seule les trois-quarts de mon enfance.

Le monde dans lequel je vivais était un enfer et personne ne semblait le remarquer. Mon père s’est remarié. Ma belle-mère me déteste disant que j’ai l’air d’une fille de joie, on voit vraiment qu’elle ne s’est pas regardée. Mais bien sur fait semblant de bien s’entendre avec moi juste pour que mon père lui achète la dernière robe à la mode à Londres. Malgré ça je restais fidèle à moi-même, j’avais hérité de ma mère ce don de voir le bien dans tout et n’importe quoi. Et juste par curiosité, je m’étais lancée dans l’apprentissage de la legilimancie et de l’occlumancie, espérant juste faire la fierté de mon père. Et j’ai tenté bien d’autres choses, pour me faire remarquer par mon père, drogues, garçons, achats récurrents. Mais rien ne marchait vraiment, il n’avait d’yeux de pour cette…goulue qui se servait de lui. Ouais…sans ça…je menais la belle vie.

( Quoi, vous trouvez mon ton trop funèbre ? Trop sombre ? Je suis désolée mais venez vivre un jour de ma vie et vous verrez comme c’est l’enfer. Je roule sur l'or mais je suis malheureuse. On dit que l'argent ne fait pas le bonheur, et je l'ai appris à mes dépens avec le temps. )



FLASH ϟ C’était un jeu sans fin. Cruel et visant à détruire. Ils espéraient tous que la guerre prendrait fin et pourtant…Tout cela n’était pas destiné à prendre fin de si tôt, même les meilleurs voyants, armé d’un troisième œil ou non, n’arrivait pas à prédire quand la liste des défunts arrêtera de se noircir et de se remplir. A prédire quand les gens pourront enfin arrêter de souffrir de voir leur proches se faire abattre ainsi. Une jeune femme sortit des flammes. Sa baguette à la main, les cheveux au vent et un air déterminé. Elle ne comptait sur personne pour l’aider ou la protéger, tout le monde sentait qu’elle n’en avait nul besoin. Elle était forte et rien ni personne n’aurait pu la faire faiblir. Un pas … deux pas… puis d’autre encore, jusqu’à ce qu’elle soit enfin loin de ces maudites flammes qui dansaient depuis un bon moment déjà. Elle aimait le feu, elle adorait jouer avec mais ce feu là n’était pas comme les autres. Il la brûlait, de l’intérieur. Beaucoup de ses proches s’étaient perdus en approchant de trop près ce feu hypnotisant, elle ne ferait pas la même erreur. Était-ce une hésitation qui se profilait ? Un dernier regard en arrière, à en laisser ses regrets, puis une mine farouche se retournant vers l’horizon. Une autre jeune femme la rejoignit, plus tard, alors que la bataille faisait rage. Elle était brune, avec un doux visage et personne ne comprenait comment elle avait réussi à être amie avec une sang-pur, alors qu’elle n’était qu’une pauvre sang-de-bourbe. Et pourtant, les deux sorcières étaient liées avec une amitié aussi solide que du diamant. Elles n’étaient pas sûres de survivre dans cette bataille mais elles continuaient de croire à la victoire.


« Galathéa ! » Un grondement sourd parcourut ma gorge tandis que je fermais de nouveau les yeux, me délectant de cette voix et de cette odeur qui m’enivrait à chaque fois qu’elle approchait. « Lysandre…» Je ne me lassais jamais de ce contact tantôt brûlant, tantôt froid, qui me bouleversait. J’étais sûr qu’il le faisait exprès. Il voulait me frustrer, juste pour que je lui appartienne enfin. C’était quelque chose de presque normal pour moi de le surgir de nulle part à chaque fois que j’étais seule, une routine indispensable en somme. Du désir avec un soupçon de haine, voilà ce qu’il provoquait en moi. Cela doit vous sembler bête, idiot mais en moi c’était comme un torrent, un ouragan de sensations quand il était là. Un simple baiser papillon sur mes lèvres et déjà le rouge me montait aux joues. Un frisson me parcourut. Je me demandais toujours ce qu’il me trouvait, car pour moi je n’étais qu’une simple fille à papa insignifiante comme il pourrait en trouver à chaque fois qu’il irait dans une famille de sang-pur. Seulement quand j’étais en sa compagnie, rien n’importait. Rien. Rien sauf le fait qu’il m’intriguait par sa façon d’être. En ces temps de guerre, j’espérais que personne ne puisse m’arracher de lui car j'avais besoin de lui.


« Expelliarmus ! » Une lumière jaillit de ma baguette pour aller atteindre un homme d’une quarantaine d’années environ. Cela faisait déjà quelques minutes interminables que nous nous lancions des sorts informulés et il n’avait pas arrêté de marmonner des paroles incompréhensibles pendant tout le combat. Les cheveux en bataille, de la suie partout sur mon visage, j’étais au bord de l’épuisement mais je continuerais à me battre jusqu’au bout. J’entendis des pas lointain et prit quelques secondes pour me retourner et fut rassurée de voir Ruby, ma meilleure amie, se jeter dans les bras de son petit-ami. Ce moment d’inattention où j’observais le couple d’un œil attendri, je ne m’aperçus pas que mon adversaire avait repris sa baguette et s’apprêtait à lancer un sort, non pas sur moi, mais en direction de Ruby. Il courut vers eux sans que je ne puisse l’en empêcher et je fus rassurée de voir que la jeune brunette s’était occupée de l’immobiliser. Elle était fatiguée, comme tous ceux qui étaient ici et le sort ne marcha pas assez longtemps et je compris pas tout de suite ce qui allait se passer. L’information arriva jusqu’à mon cerveau alors que le jet vert traversait le corps sans vie du jeune homme qu’étreignait Ruby. Ils tombèrent tous les deux. La guerre venait de prendre fin et sûrement la pire défaite venait de nous gagner, Ruby et moi. Une boule traversait ma gorge, je ne savais pas quoi dire sauf me contenter de soutenir physiquement la jeune fille, effondrée. Le corps de l’homme gisait immobile tandis que je ne savais que trop bien ce qu’allait entreprendre Ruby. Une larme glissa sur ma joue et j’essayais du mieux que je pouvais de ravaler les autres. La fatigue, la tristesse, la peur, toutes les émotions de cette guerre venaient de se concentrer et me rendait totalement impuissante. « Ruby ne fais pas ça, tu vaux mieux que ça. » Elle ne m’écouta pas et murmura le sortilège impardonnable. Avant que je n’aie eu le temps de la prendre une dernière fois dans mes bras, elle chuchota une phrase à elle-même avant de se laisser tomber dans le vide. Me laissant là, agenouillée au sol, trop faible pour pouvoir empêcher les larmes de rouler sur mes joues.


Est-ce un pur hasard si ces souvenirs m’apparaissaient maintenant ? 'Galathéa' me ressemblait comme deux gouttes d’eau et d’après les flashes, nous avions le même caractère. Presque la même vie. Sauf qu’elle était de sang-pur et aussi Serpentarde que j’étais un homme. J’avais l’impression de tout savoir d’elle, je me reconnaissais en elle, j’aurais sûrement aimé avoir sa vie mais elle était la reine des pions Blancs et moi la reine des pions Noirs. Nous étions bien trop différentes pour être pareilles mais c’était troublant. Je voudrais en savoir plus. J’aimerais tout savoir sur cette guerre et sur elle. C’était frustrant. Est-ce qu’elle était une de mes ancêtres ou alors ces histoires de ‘vies antérieures’ existaient belles et bien ?