Les flammes se faisaient de plus en plus puissantes autour de moi. J’avais l’impression d’être un lapin pris au piège dans entre le chien de chasse et le chasseur. La chose était simple, un pas de plus à reculons et mon corps s’embrassait, un pas de plus en avant et le sorcier me menaçant utiliserait un sort pour m’anéantir. Quoique je fasse désormais, j’étais prise au piège. Ma témérité et mon culot, ne pouvaient désormais plus rien faire pour moi. Ma seule chance de survis était de lancer un sort plus rapidement que mon ennemi, mais je n’étais qu’en cinquième année et il était adulte. Quitte ou double, si je ne tentais rien j’allais mourir et même si je tentais j’avais tout autant de risque de ne pas m’en sortir. Seulement si la moindre chance persistait au milieu de ce chaos, je devais la saisir. J’étais ce que l’on pouvait grossièrement appeler « sang-de-bourbe » ainsi, je faisais partie des principales victimes de cette guerre, mais pas seulement beaucoup d’autres se battaient à nos cotés pour nous défendre, et cela impliquait presque tous les élèves de Hogwards. La guerre ne durait seulement que depuis quelques semaines et pourtant j’avais l’impression de l’y avoir rejoint depuis des années. Nous étions épuisés, faibles, devenus l’ombre de nous-mêmes et rien ne nous garantissait que cette guerre finirait un jour. L’envie de lâcher prise était présente désormais alors que mon rival me regardait avec ses yeux de renard, il ne ferait bientôt qu’une bouchée de moi et je n’avais franchement plus la force de me battre. Mais alors que j’allais tout bonnement lâcher ma baguette et lever mes mains au ciel, en signe qu’il pouvait me tuer, je ne me défendrais plus ; sa voix retentit au loin dans ma tête et dans un ultime effort désespéré je pointai ma baguette sur lui. « Petrificus totalus » Le sort l’atteignit de plein fouet avant même que le sien ait pu me toucher. Le laissant à même le sol, je courrais en direction opposé. Je devais retrouver mon fiancé, m’assurer qu’il allait bien. Dévalant les marches des escaliers à toute vitesse, lançant des sorts de défense à tout va et des sorts d’attaques pour aider mes camarades en détresse, je ne pus que remarquer l’étendue des dégâts que nos ennemis avaient fait. Retenant mes larmes en voyant certains de mes amis, agonisant sur le sol désormais sans vie, je courrais le plus vite possible, guider par la force de mon amour pour lui. « Stupefix. » Ordonnais-je à ma baguette alors que le mauvais sorcier voulait blesser mon doux fiancé. Courant vers lui, je me précipitais dans ses bras en laissant désormais rouler mes larmes au creux de son cou. Il me glissa quelques paroles réconfortantes, et je me sentis apaisée. Nous étions de nouveau ensemble et rien ne pourrait nous séparer. « La guerre est finie ! » Hurla une voix familière et je ne pus contenir un rire cristallin. Nous étions blessés, mutilés, mais c’était désormais terminé. L’ennemi venait de se rendre. Embrassant ses lèvres, je me plongeais désormais dans le futur qui nous unirait, un futur où nous aurions pleins d’enfants que nous vivrions heureux à jamais dans le monde magique. J’avais lancé trop de sort, j’étais désormais épuisé et le dernier, n’avait pas été puissant pour immobiliser le sorcier pendant longtemps. Toujours dans les bras de mon dulcine, je ne le vis pas se relever, point sa baguette vers moi et ordonner. « Avada Kedavra. » Le sort impardonnable était lancé, celui de la pire espèce, celui qui allait me tuer. Je fus projeté sur le sol par mon amoureux avant que je n’ai eu le temps de comprendre ce qu’il se passait. Ce sort aurait du me tuer, pourtant j’étais toujours bel et bien vivante. Relevant mes yeux vers l’homme de ma vie, je ne le vis pas cligner des yeux, plus jamais. Il était raide, mort. « Wingardium Leviosa » Hurla ma meilleure amie alors qu’elle désarmait l’homme qui venait d’ôter la vie à mon fiancé. Elle me regarda horrifié alors que je pleurais désormais sur son corps. La guerre avait été finie quelques minutes plus tôt, pourtant dans un ultime effort désespéré ce monstre m’avait pris l’être que j’aimais le plus au monde. Essuyant mes larmes d’un revers de la manche, je m’approchais dangereusement de l’assassin. Son corps était toujours figé mais je pouvais désormais voir la peur dans ses yeux. Appuyant mon pied sur son ventre, j’entre-aperçue la douleur dans ses yeux et aussitôt un sourire narquois naquit sur mon doux visage. « Ruby ne fais pas çà, tu vaux mieux que çà. » Je valais mieux que cela, elle avait raison. Mais il venait de tuer mon amoureux et il ne méritait désormais pas de vivre. « Il le mérite. » Annulant mon sort précédent juste pour le voir me supplier, je lançais le sort impardonnable de mort sur sa personne. Je ne m’en sentais pas mieux, à vrai dire c’était pire encore. Je venais d’enfreindre la loi, une place à Azkaban me serait sans doute bientôt réservée, et personne ne m’attendrait à la sortie parce que SANS NOM était mort. « Je te rejoins mon amour. » Déclarais-je à mon amoureux avant de m’élancer vers la fenêtre de la pièce et de sauter. J’allais désormais m’écraser sur le sol en pierre du château et j’étais heureuse, parce que dans quelques secondes, je l’aurais rejoint.

Me réveillant en sursaut dans mon lit, je pus rapidement constaté que j’étais en sueur. Le besoin de prendre une douche était imminent, le besoin d’oublier ce cauchemar également. Des semaines que cette Ruby prenait ma place chaque soir dans mon sommeil. Elle possédait mon apparence, mais elle était différente de moi sous tout rapport. Elle était une sang de bourbe, qui plus est fiancée et qui finissait sa vie en se tuant après avoir perdu un être cher. Tellement pas moi, j’étais bien capable de tout sauf de mourir par amour. Les sentiments caressaient les parois de mon cœur mais n’y pénétraient jamais. On m’appelait parfois la « sans cœur » et j’aimais çà. Pure sang, issue d’une famille de sorcier digne des plus puissantes, on me craignait comme l’on craignait mon père. Etre aimer ne m’intéressait guère, je voulais que l’on me craigne que l’on me respecte. Et jusque là j’avais plutôt bien réussit ma mission, je faisais partie des pires élèves de cet établissement niveau caractère et en même temps j’étais l’une des plus douées en cours. A vrai dire, mêmes certains professeurs craignaient mon air supérieur. Et voila que cette idiotie de vie antérieur venait tout remettre en question. Pourquoi n’avais-je pas été cet être barbare qui aurait fait un carnage pendant la guerre ? J’étais au lieu de cela une pauvre idiote suicidaire et qui plus est j’étais de la pire espèce, celle plus basse que les chiens pouilleux des rues. Je tentais de me persuader que tout ceci n’était que pure folie en vain. Personne ne devait découvrir qui j’avais été dans ma vie antérieure, je mourrais en emportant ce honteux secret dans ma tombe. Me levant brusquement de mon lit, je sursautais en croisant les yeux bleus de ma colocataire, debout totalement éveillée. « Ruby ? » Questionna-t-elle, sûre d’elle, un sourcil arqué accompagné d’un sourire jubilant. Elle tentait de jouer dans la même cours que moi en vain, elle était une garce en bas de l’échelle, tandis que j’étais la reine dans ce domaine. Haussant les épaules, pour feindre mon ignorance, mon visage parfaitement sans expression, ne décelait pas la peur que je ressentais au fond de moi. « Tu parles dans ton sommeil Hunter… Beaucoup. Une sang de bourbe Serdaigle, quel malheur. » Ricana l’idiote en face de moi. Un frisson parcourra mon échine alors que mon poing se serrait automatiquement. Pauvre enfant, elle était une sale fouine idiote. Et si j’aimais le fait qu’elle aille fouiner dans les affaires des autres et qu’elle vienne me raconter les scoops, je détestais qu’elle s’approche de trop près de mes secrets. Elle le savait, et elle était clairement fière d’elle, d’avoir réussit à trouver mon point faible. La vengeance serait terrible. « Expelliarmus. » Hurlais-je alors que je venais d’attraper ma baguette posée bien sagement sur mon oreiller. Je n’avais confiance en personne et certainement pas en cette petite teigne, pour dormir loin de mon objet de défense et d’attaque. La jeune femme lâcha un cri de surprise et de peur. Elle était désormais à ma merci. M’approchant d’elle, en émettant mon petit rire sournois, je la vis se coller davantage au mur. Elle ne pouvait m’échapper, et puisqu’elle m’avait cherché des ennuis, elle allait payer. « Je t’en pris Hunter, je t’en pris, je ne dirais rien. Ne me fais pas de mal. » Faisant ma moue moqueuse, je m’approchais encore d’elle, anéantissant le peu de distance entre elle et moi qui pouvait la protéger. Pointant mon arme au niveau de son cou, je réfléchissais au sort que je pouvais lui lancer. Je pouvais faire en sorte qu’elle soit assez terrorisée pour ne jamais rien dire à personne et pour que je ne me fasse pas virer de Hogwards. « Elena, pauvre petite idiote et naïve. L’erreur est humaine comme le disent les moldus, malheureusement nous sommes des sorcières, ainsi je ne t’accorderais pas mon pardon. Tu t’es cru assez puissante pour te jouer de moi et tu as eu tort. Ravale tes larmes et laisse-moi réfléchir à une punition digne de ce nom. » Parlementais-je. A vrai dire, j’avais d’ors et déjà trouvé le sort que j’utiliserais contre elle, mais voir son visage être défiguré par la peur était un plaisir dont j’aimais être la créatrice. J’étais un diable de la pire espèce, rien ne m’arrêtait. Ainsi je pouvais tourner le dos à mes « amis » du jour au lendemain sans raison apparente. Il fallait que tous comprennent, je ne tenais à personne si ce n’est à moi-même, j’avais pour ambition d’un jour être une grande sorcière de pouvoir et j’étais en très bon chemin pour y parvenir. Commençant à me ré avancer vers mon lit ma dite colocataire, s’autorisa un soupire de soulagement. « Obliviate. » Lui lançais-je avant de me recoucher. Et c’est ainsi qu’elle resta debout pendant quelques secondes, incrédule. Elle ne se souvenait plus de tout ce qu’elle avait su me concernant. Me lovant contre la boule de poile noire m’appartenant, j’émis un léger rire cristallin qui la fit tressaillir. Mon adorable chat noir angora, l’effraya d’avantage en la contemplant de ses yeux verts perçants. Elle ne se souvenait pas de ce qu’il venait de se passer, mais je lui avais laissé en souvenir, un sentiment d’insécurité qu’elle ne serait pas prête d’enlever.