Gryffondor... C'est quoi ce bordel... J'étais à Serpentard ! Et ta mère aussi ! Elle ne baissait pas les yeux, fixait son père avec intensité, les lèvres serrées. Sa mère était assise sur un de ces luxueux fauteuil, tandis que son père, en face d'elle, la sermonnait parce qu'elle n'était pas entrée dans la maison de leurs désirs. Mais Gryffondor c'est bien... Serpentard tout le monde tourne mal... Son père lui envoya une gifle. Elle ne broncha pas, le regardant dans les yeux, prolongeant ce regard, ce regard empli de haine. Il ne l'acceptait pas comme elle était, il n'acceptait pas sa fille aînée. Baisse les yeux, tonna-t-il. Sa mère se limait les ongles, ses longues jambes croisées, ses longs cheveux blonds attachés en une coiffure complexe. Juliett esquissa un léger sourire. Vous semblez oublier que vous n'êtes que des nés moldus. Comment pouvez vous penser qu'en envoyant votre fille à Poudlard dans l'espoir qu'elle entre dans la maison des pourris, vous aurez une réputation ? Le sang ça se change pas en un claquement de doigt ! T'es né avec, si t'es content tant mieux, si t'es pas content c'est mort ! La lime à ongle de sa mère tomba sur le plancher. Le visage de son père se décomposa. Ah tiens. Elle avait touché un point sensible. Leur naissance. Ils étaient tout deux nés dans une famille moldu, et n'avaient jamais revus leurs parents, honteux d'avoir des sans-pouvoirs-magiques dans leur famille. Elle ne quittait pas du regard son père, qui avait fondu à vu d'oeil. Son aplomb était soudainement parti. Tiens. Ne redis plus jamais ça, Juliett, tu m'entends ? JAMAIS. Son fin sourire ne quittait pas ses lèvres. Et enlève ce sourire idiot ! Monte dans ta chambre ! Elle sourit, de son sourire le plus hypocrite. Mais bien sûr papa chéri.



Dis Juliett... Oui Anna ? Pourquoi papa il a crié fort ? La jeune fille qui n'avait que trois ans de moins qu'elle se blottit contre sa soeur, enfouissant son visage dans les longs cheveux bruns de Juliett. Elle hésita. Parce que d'une certaine manière je leur ai désobéi. Ah... Et quand est-ce-que tu repars à Poudlard ? Bientôt, les vacances de Noël sont bientôt terminées... Annabelle renifla dans le noir. Pleurs pas... Bientôt ce sera ton tour. A te faire renier par ta famille parce que tu n'iras pas à Serpentard... compléta-t-elle dans sa tête en soupirant. Elle sentit sa soeur remuer près d'elle. Si elles dormaient dans le même lit, c'était parce qu'Annabelle avait peur du noir, des cauchemars, des méchants ... et des tournesols. N'allez pas demander pourquoi. Elle a peur que les tournesols vienne la manger pendant son sommeil, et n'est rassurée que lorsque sa soeur est près d'elle. Comment tu fais pour dormir quand je suis pas là ? murmura Juliett. Aucune réponse. Annabelle était déjà dans les bras de Morphée. Contrairement à Juliett, Anna avait la beauté naturelle de sa mère. De longs cheveux blonds, de grands yeux bleus pleins d'innocence, deux pommettes roses, et un visage parfait. Juliett n'avait hérité que des grands pieds de sa mère. Sympathique. Elle regarda sa petite soeur dormir. Elle avait l'air d'un ange, comme ça...



Juliett, t'as réussi le contrôle de potion ? Parce que moi, sérieusement, j'ai galéré. Y'avait la question six, petit b, j'ai vraiment rien compris, on l'avait pas vu ça, hein ? Eh, tu m'écoutes ? Hein ? C'est bien ce que je disais, tu m'écoutais pas... Encore bloqué sur lui là bas. Elle désigna du menton un grand brun, discutant avec des amis, serpentard. Non mais n'importe quoi hé... Je te dis, lâche l'affaire, il est hyper populaire... Juliett la fusilla du regard. Tu te fais vraiment des films ma pauvre fille, marmonna la grande brune. N'empêche que tu le regardais et qu'il t'as regardé, et même que l'autre jour il t'as souri... Et que là tu comprends pas pourquoi il te sourit pas... Mais ferme là t'es lourde ! Alors, ce contrôle, tu disais ? Elles passèrent devant le groupe. Juliett glissa un regard vers lui. Il lui sourit de nouveau. Son visage s'empourpra. Elle esquissa un léger sourire en retour. Arrête on dirait un elfe constipé... Tu m'énerves ! Je comprends toujours pas pourquoi je traîne avec toi, sérieusement ! Moi aussi je sais pas, rit-elle. Elle se chamaillèrent jusqu'au cours suivant, défense contre les forces du mal. Ça calma tout le monde. Elles rentrèrent, l'une déjà entrain de s'ennuyer, l'autre joyeuse à l'idée de travailler.